samedi 13 janvier 2018

Après les pistes Mongoles les pistes Coréennes


La Corée du Sud... ou le paradis des cyclistes.

Nous atterrissons à Incheon, aéroport de Séoul, le 26 septembre 2017 à 3h30, un agent est à notre disposition pour nous aider à récupérer nos vélos. Le choc du modernisme, où même les lunettes des toilettes sont chauffées avec un petit jet pour nous nettoyer... il fait déjà très chaud. Richard œuvre pendant 6 heures pour remonter les vélos. Pendant ce temps Bernadette a trouvé les cartes SIM, une carte routière de la Corée et des Wons!
Incheon est sur une Île à 70km de Séoul, pas de piste cyclable que des autoroutes pour rejoindre le continent... le chauffeur de la navette accepte de mettre les vélos dans la soute, il nous dépose dans le quartier français, nous arrivons exténués chez Anne et Xavier qui nous accueillent.




Deux journées pour récupérer, s'adapter à ce nouveau monde: propre, verdoyant, domaine du tri, du recyclage et du service. La population de Séoul et de son agglomération correspond à celle de l’ensemble de la Mongolie... 
Nous décidons de prendre le métro pour visiter Séoul, quelle aventure! Aucune traduction en anglais dans ce labyrinthe, mais les coréens viennent spontanément à notre secours.
Entre les grands buildings se cache le vieux Séoul: Gyeongbokgung Palace et son enfilade de jardinsde bâtiments datant de 1395... Nous assistons à la relève de la garde à midi, spectacle haut en couleur. Quelques jeunes circulent en vêtement traditionnel dans le parc.




Bukeon Hanok village, est un petit quartier tranquille aux vieilles maisons coréennes faites de briques et de bois. Dans ces maisons, la petite cour intérieure donne accès à des petites chambres meublées seulement d'un Hanok (matelas au sol).
Beaucoup de Coréen sont en vacances car c'est Chuseok, la fête nationale qui donne droit à 8 jours de congés qui pourrait correspondre au Noël de chez nous... beaucoup d’entre eux se lancent le défi de rallier à vélo Séoul à Busan en 5 jours, leur Saint Jacques de Compostel en quelque sorte.
Le 1 Octobre, nous quittons l'appartement tous ensemble, notre petite famille d’accueil part dans le Sud Ouest de la Corée et nous allons expérimenter les pistes cyclables coréennes. C'est une véritable autoroute à vélo sur le bord de Han River, nous nous trompons de direction et revenons presque à notre point de départ...30Km !
Munis de notre "passeport à vélo " et de la carte des pistes cyclables en coréen, nous nous lançons sur le jeu de pistes.

Premier coup de tampon à "Amsa station", nous sommes sur la bonne voie. Après l'ancienne voie ferrée et son tunnel devenus piste cyclable, nous découvrons une infrastructure routière uniquement dédiée aux vélos,         iiii-niii-maaaa-giiii-nable: couloirs délimités, rond-points, ponts, échangeurs sans oublier la limitation de vitesse.
Les cyclistes coréens sont incroyables, il y a ceux, les plus nombreux, qui sont équipés hi-teck de la tête aux pieds, auto radio inclus... avec le minimum de bagages. Nous avons vu un panel de cyclistes: du super entraîné à celui qui n’a visiblement jamais fait de vélo... équipés de vêtements et protections contre le froid par plus de 20°C, chacun va à son allure! Combien de fois Richard s’est arrêté: pour qui n’avait pas l’outil pour réparer la chaîne, la rustine, la pompe ... et le meilleur celui qui avait la pompe mais ne savait s’en servir!
Et plus rarement, les jeunes avec des vélos pitoyables, où seule la chambre à air défie les silex.




Nous bivouaquons le plus souvent le long de la piste très bien aménagée: fontaine à eau, toilettes, électricité, espace gratuit et de nombreux petits commerce de proximité. Dans les campings, sans réservation en ligne, il est impossible davoir une place, mais la gentillesse des coréens fait que tout devient possible. Nous partageons non seulement la place de camping, mais le repas, et un superbe moment de convivialité!
L'improvisation n'est pas une coutume coréenne, mais ils sont très accueillants et très compréhensifs!

Nous longeons la Namhangang River, sur une digue, les montagnes aux belles couleurs de l'automne surplombent une multitude de petits canaux qui irriguent les rizières jaune pas encore moissonées. 
Ihyaryeong Test Area est un col qui limite deux régions mais surtout un lieu de rencontre entre cyclistes... nous descendons vers Hari où Anne et sa famille nous rejoignent pour une belle soirée... on se quitte avec émotion.
Le lendemain, invités par la famille de la guest house où nous avons passé la nuit, nous allons visiter le petit temple bouddhiste de Mungyeongeup perché dans la montagne...
Hahoe Village, vieux village d'architecture Joseon (XIV ème siecle), célèbre pour ses masques sera notre lieu de bivouac le 8 Octobre.
Nous reprenons la piste vers Busan et traversons la campagne coréenne, deux élevages bovin en stabulation, des cultures maraîchères, des rizières... Quelques temples bien cachés dans le creux des montagnes...et Busan que nous traversons à l'abri des voitures sur la piste cyclable qui nous mènent au terminus... puis nous prenons le ferry pour Fukuoka au Japon.


mercredi 10 janvier 2018

Bonne Année à tous!

Bonne et Heureuse Année 2018!
Plein de rêves (à réaliser), du bonheur, enrobés de santé!
Nous avons quitté le Japon le 31 décembre et avons eu la chance de fêter la saint Sylvestre à 10000M d’altitude dans l’avion qui nous conduisait à Chennai Inde, où nous resterons plus de 2 mois.
Nous espérons mettre à jour notre blog rapidement... dans la mesure du possible...
A bientôt!

Le 31 décembre minuit à 10000M d'altitude 

Wouahh, la Mongolie...

Nous savions que ce serait un moment difficile de notre voyage, cela ira au delà de toute nos craintes..! 

Après 36 heures de bus sur les pistes des Monts Altaï, sur le parking du terminal de bus d’Ulgii, avant de remonter sur nos vélos, nous les remontons avec entre deux un petit remontant... Ceci sous l’œil amusé de quelques passagers restés nous observer ...!
Vous venez de France? En montrant notre drapeau.
Et vous allez?
Oulan Bator..
En bus? En nous montrant les horaires hebdomadaires des bus qui traversent la steppe. 
Non à vélo... les yeux s'écarquillent, ils sont septiques, certains dodelinent de la tête...

Nous trouvons un petit hôtel à prix raisonnable au centre ville. Ulgii, 5ème ville de Mongolie avec ses 30500 habitants, 3 rues principales et un gros marché journalier! 
Petits repérages pour trouver le bureau de l'immigration où nous devons faire nos demandes d'extension de visa avant de partir au Nord-Est vers les grands lacs...

Nous avons pris froid dans le train entre Almaty à Astana, et avec les grandes différences de température et d'hygrométrie ça ne s'arrange pas. Nous consultons un médecin qui nous fera une ordonnance sur un postit...
Après 3 jours de repos forcé, nos vélos surchargés de 10 litres d'eau et de quelques kilos de nourriture pour les jours à venir, nous prenons la piste suivant la trace GPS faite avec précision par Richard...
Dès la sortie d'Ulgii, nous entrons dans le vif du sujet: la piste de petits cailloux qui se déroule devant nous grimpe bien et notre horizon est une montagne pelée. Par 40°C, chaleur très sèche à laquelle il va falloir s'habituer, nous ferons comme les bédouins, et les poses seront fréquentes!


45°C 


Tantôt sur des petits cailloux tel des roulement à billes, parfois sur du sable, ou pire, de la tôle ondulée, nous avons toutes les peines du monde à faire 30km par jour, et nous ne comptons plus les nombreuses chutes. Nous finissons nos journées éreintés comme jamais.


Une parmi tant d'autres


Heureusement les paysages de steppe sont magnifiques, très changeants, et souvent rien pour arrêter le regard si ce n'est les hordes de chevaux et les troupeaux de moutons. 
Difficile d'évaluer une distance... mais dans cet espace désertique à perte de vue, quand nous posons le bivouac, un 1/4 d'heure suffit pour que nous entendions arriver, sorti de nul part, un cheval au galop guidé par un cavalier hors pair... 
Surprise d'une visite toujours courtoise et chaleureuse malgré la barrière de la langue, et toujours les mêmes questions:
D'où venez vous?
Où allez vous?
En premier, il passe nos vélos en revu, cherchant le moteur... il suffit d'un claquement de main sur la cuisse, d’un petit sourire ... et en réponse nous avons un hochement de tête typiquement mongole que nous interprétons "c'est pas possible... vous êtes malades". 
Puis il inspecte notre "yourte" d'un air dubitatif, s'assure que nous avons de l'eau, et de quoi manger. Il s'assoit sur ses talons et nous observeAvant de nous quitter nous montre la direction de sa yourte en cas de problèmePuis repart comme il est arrivé.


Visite de notre voisin


La steppe est hostile, les mongoles, peuple nomade, en connaissent les aléas et sont tout content de pouvoir rendre service...

Dans les villages les adultes comme les enfants nous réservent toujours un accueil particulièrement sympathiqueEt à Umnugovi nous assistons à la préparation de la fête des écoles.  
Au plein coeur de la Mongolie, des paysages et des animaux superbes, une route qui comme sur la carte est en pointillésun peu d'asphalte, beaucoup de champ de mines... et toujours la poussière, le sable, la tôle ondulée, nous avançons lentement!!!...

Depuis plusieurs jours nos corps n'ont pas vu l'eau. Dans les villages, il n'y a pas d'eau courante, souvent à l'entrée des hôtels on trouve un petit lavabo au dessus duquel la réserve d'eau de 2 litres sert pour la toilette de tout le monde...!

Certains villages plus grands sont équipés de douches publiques chaudes et payantes... Ça fait du bien!!!
Le long des pistes nous avons des lacs salés, des abreuvoirs pour les bêtes, pas de puits, pas de rivière car à cette époque tout est sec... Nous traînons donc quelques litres d'eau en réserve sur nos vélos...
Dans les petits hôtelsnous trouvons parfois des lits, des tapis au sol, ou une estrade sur laquelle il y a un énorme tapis, mais pas de drap. Ici les gens dorment tout habillés. Nous nous adaptons

Les Mongoles nous offrent régulièrement des bonbons “knur” que nous appelons des "pasbonpasbon", friandise faite à base de lait de jument fermenté, très salée qu'ils mettent à sécher au soleil: couleur caramel, gras comme du savon noir, mais c'est toujours offert de bon cœur, et ils sont fiers qu'on accepte leurs cadeaux... cadeaux que nous nous empressons de jeter dès qu'il n'y a plus personne en vue, et qui font le régal des aigles qui nous offre le spectacle...

A Nomrog, nous avons la cerise sur le gâteau: la vodka locale "nirmil vodka"!! Tous contents, ils veulent trinquer avec nous!!! re beurk! C'est de l'alcool de lait de yaks fermenté...
Au menu mongol:  
1er Choix : plat de riz, avec parfois un peu de carottes ou doignons et du mouton bouilli et plus ou moins de sauce (eau de cuisson)... 
2éme Choix : même chose avec des pâtes...
3éme Choix : beignets de mouton bouilli... 
Heureusement quand nous bivouaquons, nous nous faisons des pâtes, ou du riz, ou des lentilles... même sans rien c'est un régal!
Le 15 août, nous franchissons un col à 2600m sous un orage comme on ne peut voir qu’en Mongolie, en quelques minutes nous sommes trempés jusqu'aux os et transits de froid. La piste devient de plus en plus impraticable. Un petit camion de chantier s’arrête à notre hauteur, Tom, notre Saint Bernard local, insiste pour mettre les vélos dans la benneDans la cabine en claquant des dents nous nous changeons, et arrivés chez lui à Tosontserleg nous pouvons nous sécher et nous réchauffer. Nous nous décrassons! Ça coule noir!!! 

C’est la première fois depuis Ulgii que nous avons un paysage de forêts, des résineux couvrent la montagne, et les enfants vendent des myrtilles sur le bord de la piste.

Le lendemain, le temps est plus clément, nous repartons, en longeant la rivière... mais dès le milieu de la journée, Bernadette est très malade: gastro-entérite? Les 15 derniers km de piste seront un véritable calvaire pour elle, mais nous espérons trouver du Coca cola et un motel à Ikh Uul... Non, rien, pas de motel... mais vu la tête de Bernadette, on nous propose une chambre chez l’habitant, nous y restons 3 jours, le temps que Bernadette récupère.

Sur la montagne pelée un mémorial rappelle la rudesse de l’hiver 1997 durant lequel 30000 bêtes sont mortes, ruinant un grand nombre de nomades.
Nous sommes à 150km de Kharkhorum, ça monte et descend sur cet immense plateau situé à plus de 2000m d'altitude, encore beaucoup de yourtes et de gros troupeaux qui migrent vers les villes... l’hiver arrive déjà, nous avons eu nos premiers flocons de neige hier. Dorénavant, il nous faut impérativement monter le bivouac avant que le soleil n’aie quitté l’horizon car la température chute très rapidement, en quelques minutes nous perdons 20 °C!

Il nous reste encore un col à franchir! Et cette fois c’est Richard qui est malade! Heureusement bien moins que Bernadette, il lui suffit d’une journée de repos et deux jours où il n’avalera que du thé pour se remettre sur pieds!


Bobo au ventre


A Tariat, après une nuit dans un petit hôtel, nos vélos sur le parking attirent la curiosité. Un groupe se forme, une personne décide de faire une offrande à Bouddha pour nous protéger et nous accueillir en terre Mongole, nous participons au rituel: un bol de lait passe de mains en mains, et le lait est jeté sur la terre, s’ensuit des accolades et des embrassades... dorénavant nous sommes protégés!

Quelques kilomètres plus loin nous sommes sur les bords des gorges de Tariat, faille dans le plateau où coule 70m plus bas la rivière Chuluut.  

Toujours cap à l’Est, le col est à 3km mais encore 280m de dénivelé, nous poussons nos vélos sur la piste sous le soleil et dans la poussière, Manon et Jaime ne sont plus très loin derrière nous... et à la passe les retrouvailles! Nous descendons tous les 4 vers Tserserleg pour fêter cela au restaurant et nous bivouaquons autour d’un grand feu de camp à Tsenkher, près de la rivière.

A Kharkhorum, nous sommes accueillis par une petite famille mongole. Dans le jardin ils ont conservé leur yourte qu’ils nous proposent. La nuit est très fraîche.
Visite du Monastère d’Erdene Zuu, monastère bouddhiste construit en 1585 quand le Bouddhisme tibétain était religion d’état en Mongolie. L’ensemble de ces 3 temples sont les seuls temples sédentaires de la Mongolie. Les autres lieux de culte situés dans des yourtes suivaient les déplacements nomades. Au XIXème siècle, un mur d’enceinte de 108 stupas fut construit pour le protéger.

Nous prenons une belle route vers Oulan Bator, le soleil et les nuages dessinent des ombres sur la steppe verte. A l’écart de la route nous apercevons un camion aménagé, Bernard et Jean Pierre, 2 bretons bloqués là depuis 7 jours attendent une pièce pour réparer. Nous passons la soirée ensemble: bordeaux, fromage, saucisson... Heureusement Richard avait monter la tente avant....

Nous pédalons encore 2 jours dans la steppe, et dimanche 3 septembre, nous arrivons enfin mais sous la pluie à Oulan Bator, direction la crêperie “Le Triskel” recommandée par Bernard et Jean Pierre, où nous frôlerons l’indigestion.

En fin d’après-midi, nous rejoignons la guest-house où nous resterons 2 semaines, le temps nécessaire pour trouver un plan “B” après le refus de nos visas chinois... Nous y ferons de belles rencontres avant de nous envoler vers la Corée du Sud!!